Parole de responsable : Thomas Guégan, section porcine

Expression de Thomas GUEGAN, Président de la section porcine de la FDSEA du Morbihan

L’année 2020 fut riche de rebondissements et enseignements. Malheureusement la situation de 2021 fut similaire. Au-delà des difficultés liées au contexte sanitaire pour les producteurs de porcs, notamment la stagnation du prix au MPB, est venue se greffer la hausse inexorable des prix des matières premières (céréales). Cet effet « ciseaux » était intenable malgré le fait que la cotation du MPB ait moins décroché que les autres marchés européens, et cela principalement grâce à la valorisation de « la Viande de Porc Française » (travail syndical rappelons-le).

Une cotation MPB à 1€30 pendant l’hiver ne choque pas beaucoup de producteurs tant que les charges, notamment alimentaires, ne s’envolent pas. Mais avec des augmentations des prix de l’aliment allant de 10€ à 30€/T par mois depuis l’été dernier, il nous fallait trouver des solutions.

Malgré l’avancée des travaux de l’AOP, la mise en place d’EGAlim2, les contrats etc…. nous savions que notre situation s’améliorerait avec cela du moins sur le court terme.

Pour pallier à l’urgence de la situation, un gros travail syndical a été mené.

La première chose a été de faire prendre conscience de la situation des producteurs. De nombreuses rencontres ont été menées avec le Préfet et ses services. Les actions syndicales ont également permis de faire le relais médiatique et ainsi nous aider à accélérer le mouvement. Dès la fin d’année 2021, des discussions étaient entamées avec le Ministère de l’agriculture pour trouver des solutions d’aides d’urgence. Nous avons donc poursuivi notre travail en départements et en régions afin de préparer un dossier clair et complet, travailler en concertation avec les banques et centres de gestion, pour argumenter et objectiver la situation des producteurs et si rien n’était fait, à terme la situation de la filière.

A la suite de ces travaux, les représentants de la FNP (que je souhaite remercier) ont continué les discussions. Très rapidement, l’Etat et plus particulièrement le Ministère de l’agriculture, a estimé qu’il se devait d’intervenir pour soutenir la filière.

C’est ainsi qu’a pu être débloquée cette aide historique de 270 millions d’euros. La première partie de cette aide (volet 1 aide d’urgence 75M €) a été très réactive et a été salutaire pour un certain nombre d’éleveurs. Nous sommes entrés depuis le 25 avril dans le deuxième volet qui permettra de percevoir des aides dès le mois de juin (enveloppe totale de 175M €) et cela avec un minimum de critères de sélection si ce n’est d’avoir vendu des cochons en 2021.

Cependant, les premiers retours montrent que l’enveloppe se consomme très vite, et c’est « premier arrivé – premier servi ». Il est donc important que tous les éleveurs de notre réseau fassent au plus vite une demande.

Si ce combat syndical ne fut pas si simple, le résultat est à la hauteur du travail réalisé, du sérieux des responsables qui l’ont mené ainsi qu’à la force d’un réseau. En effet, nous pouvons être fier de notre réseau, il sait se faire entendre avec des arguments tangibles, objectifs et vérifiables par tous et au final une reconnaissance qui servira tous les producteurs !