Les transformateurs font leur bilan des EGA !

La Loi EGA a été votée en début d’année et plusieurs ordonnances ont été prises sur la construction du prix, l’encadrement des promotions, le seuil de revente à perte et les prix abusivement bas notamment. Les négociations commerciales du début d’année, qui concernent les produits de marques, ce sont tenues dans ce nouveau contexte. Il était donc temps pour les responsables de la FDSEA du Morbihan, de faire un premier bilan.

Forts impliqués dans la construction et le suivi des EGA, les responsables de la FDSEA ont proposé au Préfet du Morbihan d’organiser une rencontre avec les transformateurs, en présence de députés et sénateurs. Ces derniers sont, en effet, très engagés dans le suivi de ce dossier, notamment au travers de la Commission d’enquête sur les relations commerciales et du Groupe de suivi de la loi EGA du Sénat. Cette rencontre a donc eu lieu le 3 juin dernier à la Préfecture de Vannes. Bien que tous les transformateurs n’aient pas répondu présent, les débats ont été riches d’enseignements.

Il en ressort que la loi EGA et les textes qui en découlent n’ont rien changé au rapport de force qui existe entre les transformateurs et les distributeurs, les distributeurs cherchant par tous les moyens à négocier les prix à la baisse dans la majorité des filières. Les multiples entreprises de nos régions ne font pas le poids face à la concentration des centrales d’achats de la distribution. Les EGA n’y ont rien changé !

Autre point important mis en avant, avec le fait que les produits sous marque distributeurs (MDD) seraient en dehors du cadre des textes en matière d’encadrement des négociations commerciales. Or, ces produits MDD représentent près de 70% des volumes négociés ! Ces négociations qui se déroulent actuellement et tout au long de l’année, semblent donc se faire dans un cadre inchangé. Sur ce  point, il est nécessaire de préciser que l’ambigüité d’interprétation concerne l’ordonnance sur le Seuil de Revente à Perte (SRP)…

D’autre part, l’ordonnance sur l’encadrement des promotions est, dans un pays ou la majorité des consommateurs achètent « en promotion », un handicap pour les petites et moyennes entreprises qui profitaient des promotions pour gagner des parts de marché et trouver place dans les rayons.

Enfin, les entreprises restent dans une posture « prudente » quant au signalement de dysfonctionnement liés au déroulement des négociations commerciales, de peur d’être déréférencées.

Les parlementaires ont été très attentifs aux échanges et pourront ainsi faire remonter des contributions dans le cadre de la commission parlementaire sur les négociations commerciales et du comité de suivi du Sénat sur les EGA. Le Préfet s’est quant à lui engagé à faire remonter une note au MAAF.

Il n’en reste pas moins un goût amer pour les responsables professionnels qui font aujourd’hui le constat, qu’ils avaient pressentis, que les EGA n’ont pas d’effet sur les prix agricoles, mais qu’ils ont introduit via les attentes sociétales de nouvelles contraintes ! Ils vont maintenant se tourner vers les services de l’Etat afin de veiller aux respects des quelques règles contraignantes pour les transformateurs et distributeurs : construction du prix en marche avant, seuil de revente à perte et prix abusivement bas en particulier. Un rendez-vous avec la Direccte au niveau régional est sur ce sujet en cours de calage.